eTYMOLOGIE ET DÉFINITION DE LA MOTIVATIon
Le mot motivation est issu du mot motif dont l’origine latine signifie « ce qui met en mouvement ». Nous pouvons ainsi constater différents niveaux de lecture qui s’imbriquent, à savoir le « en mouvement » qui sous-tend l’idée de trajectoire et le «ce qui met» plutôt rattaché au motif et à la notion de ressource.
Le motif et le mouvement font donc tous deux appels au mot SENS :
- Le sens du mouvement, désignant le déplacement d’un point A vers un point B, donne une indication de trajectoire. A cela s’associe l’idée d’énergie puisqu’elle est nécessaire pour se rendre d’un point à un autre.
- Le sens du motif, quant à lui, apporte la cohérence et donne du sens à ce qui doit être fait. Autrement dit, la raison qui nous pousse à agir.
D’où le double sens… Mais il en existe un troisième que nous verrons plus loin. Ainsi nous pourrions dire que la motivation est le déclencheur, ou « le bouton » sur lequel nous devons appuyer, qui nous permet de générer l’énergie nécessaire pour avancer (action) dans la bonne direction (objectif).
les composantes de la motivation
Une grande partie de notre cerveau nous fait agir en toute inconscience alors qu’une autre partie, consciente nous fait agir par prise de décision.
1 - la pyramide de maslow
La pyramide de Maslow révèle 5 niveaux qui nous poussent à agir, dans lesquels s’entremêlent conscient et inconscient, et qui résultent de l’insatisfaction de certains besoins. Il classe ces niveaux par ordre d’importance où chaque classe de besoin, une fois satisfaite, permet de passer à la classe suivante.
Niveau 1 : les besoins physiologiques liés à la survie
Manger, boire, dormir et se reproduire.
Niveau 2 : les besoins de sécurité
Logement, revenus ou ressources, sécurité physique, morale et psychologique, familiale, affective et médicale.
Niveau 3 : les besoins d’appartenance (amour et relation aux personnes)
Aimer, être aimé, relation de couple, relations sociales, amis, relation de groupe, se sentir accepté et non rejeté, éviter la solitude.
Niveau 4 : les besoins d’estime
Considération, réputation, reconnaissance, gloire qui se mesure par la gratification. Besoin de respect de soi-même et de confiance en soi.
Niveau 5 : les besoins d’auto-accomplissement
Besoin de se réaliser, d’exploiter et de mettre en valeur son potentiel dans tous les domaines de sa vie.Le sentiment qu’une personne a de faire quelque chose de sa vie.
Bien que des techniques très utilisées en management s’appuient encore et pour beaucoup sur cette théorie dans le but de motiver des équipes, il a été constaté que l’ordre de ces niveaux n’est pas toujours respecté en fonction du caractère de l’individu.
Cependant, la classification des ces niveaux aide grandement à discerner les différents types de « boutons » mis à notre disposition. Il s’agit là d’un outil très intéressant que notre partie consciente peut utiliser pour limiter la soumission à nos pulsions car il nous permet de repérer le ou les bons boutons sur lesquels appuyer pour nous permettre d’obtenir plus de contrôle sur nous-mêmes et devenir davantage acteurs de notre vie.
2 - motivations intrinseques et extrinseques
A l’identification de ces besoins, une autre classification peut se superposer à celle-ci sous deux formes. Selon les travaux de Deci et Ryan (1985 et 2002), il existe la motivation intrinsèque et la motivation extrinsèque. Ce qui permet de les distinguer est le caractère imposé ou non de la motivation.
Motivation intrinsèque : notion d’action conduite
L’action est conduite uniquement par l’intérêt et le plaisir que l’individu trouve à l’action, sans attente de récompense externe.
Motivation extrinsèque : notion d’action provoquée
Une circonstance extérieure à l’individu provoque l’action (punition, récompense, pression sociale, obtention de l’approbation d’une personne tierce…).
Motivation : notion de soumission et d’absence de contrôle
Ici, la motivation est non seulement absente mais également couplée au sentiment de ne plus être capable de prévoir les conséquences de ses actes.
Il en ressort que les personnes motivées de manière intrinsèque obtiennent de meilleurs résultats à tous point de vue : créativité, rendement, persévérance et concentration.
Si l’on porte un regard en prenant de la hauteur sur ces travaux, un seul et même mot arrive pourtant à intégrer tout cet ensemble et ces sous-ensembles, la notion d’OBJECTIF.
3 - la volonte
La volonté que l’on peut confondre ou bien étayer avec l’obstination, la persévérance ou même le désir est de manière factuelle, quelque chose que l’on veut, que l’on aimerait atteindre ou avoir et qui permet de prendre une décision en conséquence de notre plein gré.
Ils sont si proches et si loin parfois suivant le jugement que l’on en fait. Bon ou mauvais, l’intensité que l’on y met est déterminante aussi dans sa compréhension. Finalement, c’est l’intention qu’on donne au mot et l’émotion qui s’y prête sur le moment qui le définit.
Ici, dans l’aspect de la motivation, la volonté est un aspect qui intrigue mais aussi intéresse fortement. Combien de fois, avez-vous entendu « il n’a pas assez de volonté pour réussir » ; « il est tenace, il ne lâchera rien jusqu’à la dernière minute »… On s’attache à dire que la volonté est essentielle pour être motivé que sans elle nous ne pouvons être motivés. Beaucoup diraient : « si tu n’as pas de volonté tu n’y arriveras pas, si tu n’as pas de volonté tu ne tiendras pas ». Effectivement, pour la motivation la volonté est importante car elle détermine notre endurance psychologique (tenir la distance psychologiquement) ainsi que l’importance que l’on donne à notre motivation et au fait pour lequel nous le sommes (motivés). C’est pourquoi, la volonté sera primordiale pour alimenter notre motivation et devra être vue et obtenue avec du désir et du plaisir, sans quoi votre endurance risque de s’essouffler, de même que votre détermination.
4 - L'auto-determination
L’autodétermination est une action de décider par soi-même son geste, son action… Cette composante est encore une fois un pilier de la motivation, sans elle vous ne développerez aucune volonté (aucune endurance dans le temps).
En effet, elle doit venir seulement de vous et de vous seul !! Nous ne devons pas attendre le conseil, le petit mot gentil du collègue ou du coach. Cela doit venir de vous-même, naturellement. C’est cette fameuse motivation intrinsèque (liée à vous-même) qui vous permettra d’atteindre vos objectifs mais également de vous renouveler, expérimenter et progresser.
Comment rester motivé sans progrès et sans renouvellement ?
C’est la partie la plus dure qui peut faire l’objet d’un ouvrage à lui seul. L’auto-détermination doit être réalisée grâce à de l’apprentissage dans votre discipline, votre travail/implication, votre activité. De plus, elle doit y trouver plaisir et désir. C’est à ce prix là que l’auto-détermination sera plus forte et se renouvellera plus facilement de jours en jours et à chaque moment sur votre activité. Si vous venez à un cours de sport, sans apprendre, sans plaisir, sans progrès comment resterez-vous autodéterminé à perdre du poids ou bien à muscler votre corps ?
De cette détermination que vous avez eu au début de votre changement de comportement alimentaire ou activité pour perdre du poids, il sera important de pouvoir la garder tout au long du protocole afin d’obtenir un résultat. Dans le cas d’une modification de votre alimentation, nous pouvons parler de plusieurs semaines, plusieurs mois voir même une année entière.
Or en ce sens, pour rester déterminé à chaque instant, chaque moment, chaque entrainement, vous devrez varier les motivations intrinsèques, extrinsèques (cf. plus haut dans l’article).
C’est aussi pour cela que vous aurez besoin de booster votre apprentissage, votre plaisir et écouter vos désirs pour que cela reste intact toujours dans le but d’obtenir votre résultat.
Nous parlons bien de votre résultat et pas de celui de quelqu’un d’autre.
5 - desir et plaisir
Le plaisir lié à une sensation agréable ou bien une émotion peut rejoindre le désir, qui lui est une volonté d’obtenir quelque chose ou bien une tendance consciente qui suscite un intérêt particulier.
Je peux avoir un désir qui ne me procure aucun plaisir et avoir un plaisir non intentionnel qui n’émane pas du désir et d’une volonté. Certes, la relation est très succincte et souvent liée mais elle peut être dissociée aussi. Explications…
En restant sur les activités sportives, je peux prendre plaisir à faire un exercice physique alors que mon désir premier est de perdre du poids et non de faire du sport. La mécanique peut être différente et pourtant il est important pour la motivation d’associer le désir avec le plaisir.
Ici, l’autodétermination, les émotions et la volonté se rejoignent, tout simplement car ces volets de la motivation sont fortement impactés par le désir premier de l’objectif. Dans mes séances d’activités physiques, il y a également des plaisirs que je vais avoir pour atteindre l’objectif désiré.
L’objectif étant par exemple le désir de perdre du poids, il sera plus facilement atteint et durable si je prends du plaisir dans les actions que j’entreprends pour le réaliser. C’est la même chose dans l’alimentation, dans mon sport ou encore toutes autres activités complémentaires.
En effet, si pour chaque action que j’entreprends j’applique la notion de plaisir, j’augmente ma volonté, mon autodétermination et j’impacte mon système émotionnel de manière positive qui produit une endurance psychologique à « toute épreuve ». J’augmente ainsi l’intensité de ma motivation.
conclusion
Votre motivation sera meilleure si vous la choisissez, l’entretenez à chaque instant, à chaque moment. Elle doit venir de vous afin que vous trouviez, dans chaque point, même le plus négatif, un brin de plaisir, un brin d’apprentissage ou de folie qui vous permettront d’acquérir une meilleure et plus grande motivation.
J.DUCOUSSO et S.ROLLAND